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Charles Dovalle
11/02/2006 03:10
La Jeune femme délaissée
- La souffrance a creusé mes joues,
- Les larmes ont terni mes yeux...
- Toi, pauvre enfant, tu ris et joues,
- Dans mes bras, crédule et joyeux !
-
- Oh ! Que j'envie à ton enfance,
- Cher petit, son charme ingénu,
- Et sa tranquille instance
- Et son coeur qui se met à nu !
- Faible oiseau, battu par l'orage,
- Moi, j'ai vécu...Moi, j'ai souffert...
- Moi, j'ai tant pleuré, qu'avant l'âge
- Mon front de rides s'est couvert...
-
- Et pourtant, la vie était douce
- Autrefois à mon coeur aimant !
- Comme un flot qu'un autre flot pousse,
- Mes joues coulaient paisiblement !
- J'étais alors une humble fille,
- Heureuse, en son obscurité,
- D'avoir l'amour de sa famille
- La paix de l'âme et la gaieté.
-
- Brillant du bonheur ineffable,
- Pour moi commençait l'avenir,
- Et ma jeunesse était semblable
- A la fleur qui vient de s'ouvrir.
*Charles Dovalle :Jeune poète qui publia un ouvrage préfacé par Hugo, Charles Dovalle mourut en duel en 1829. La balle qui le tua traversa le dernier poème qu'il portait sur le coeur...
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